Les salariés de Lidl appelés à une “grève illimitée” à partir d’aujourd’hui

“Faire tous les jours plus vite, mais pour ne pas gagner plus”. Le compte n’est pas bon pour Sylvain, équipier polyvalent chez Lidl. “Actuellement, on est à 1600 euros par mois. Avec ce que nous proposerait la direction, on serait à 1630/1635 euros, ce qui est totalement insuffisant en fonction de notre travail”, note sur TF1 ce représentant CGT. Son organisation syndicale fait partie de celles qui, avec la CFTC, la CFDT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC, appellent les salariés de l’enseigne à “une grève illimitée à partir du 7 février”.
Ils réclament une “revalorisation des salaires” allant au-delà du 1,2% jusque-là évoqué, ainsi qu’une “amélioration des conditions de travail”. Ils s’opposent aussi à un projet de généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche, selon un communiqué de la CFE-CGC. Une réunion sur les salaires prévue ce mercredi s’est “soldée par un échec”, a précisé la CFDT, qui regrette une “faible augmentation générale” proposée et une dégradation des conditions de travail. Avec près de 1600 magasins et 46.000 salariés revendiqués mi-janvier en France, Lidl s’est imposé comme un acteur significatif de la grande distribution alimentaire, quittant son modèle de hard discount pour davantage de qualité.
Mi-décembre, un avis du CSE central “approuvé à l’unanimité des membres élus” faisait état d’une situation sociale “qui empire”, selon un précédent communiqué signé par la CFTC, la CGT, la CFDT, FO-GFTA et SNCDD CFE-CGC. “À nouveau, le CSEC constate que les salariés sont la seule variable d’ajustement de l’entreprise, ce qui entraîne systématiquement un report de la charge de travail sur ceux qui restent, détériorant davantage leurs conditions de travail”, disait le CSE, appelant la direction à ne “pas compenser la baisse de la marge issue de la guerre des prix par la réduction de la masse salariale”. Fin janvier, la FGTA-FO avait déploré “l’inquiétante dégradation des conditions de travail des salariés”. Unsa, syndicat majoritaire, a indiqué privilégier “pour le moment le dialogue” à la grève, dans un autre communiqué transmis à l’AFP.